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Tell me a secret
25 janvier 2009

Il était une fois, dans un royaume pas si

Il était une fois, dans un royaume pas si lointain, une très jolie princesse.
Elle était grande et avait la taille fine. Son cou était gracile et ses cheveux d'or reflétaient la lumière du soleil.
Elle aimait porter des tenues simples, qui lui permettaient de se promener sans risquer le moindre accroc.
Sa robe légère laissait entrevoir ses chevilles délicates.
Elle avait aussi de grands yeux verts, curieux de tout.

C'était une jeune fille qui aimait la vie.
Elle se plaisait à rendre visite à ses amies, à lire des livres enchanteurs, à faire la cuisine, de la broderie, à voyager, aussi.
Mais, elle avait beau avoir la vie la plus remplie qui soit, elle avait un problème qui lui gâchait la vie.
Elle avait un mal fou à s'endormir.
Elle avait beau essayer de se détendre, de se coucher dans son lit et de faire le vide dans son esprit, elle n'y arrivait pas.
Les bras de Morphée la dédaignait.
Le sable du marchand était inefficace.

Et elle attendait le petit matin, à la fenêtre, pour pouvoir commencer une nouvelle journée, aussi trépidante que la précédente.
Elle ne se souvenait plus bien quand est-ce que cela avait commencé.
Mais, au fil du temps, c'était devenu de plus en plus compliqué.
Elle s'assoupissait quelques instants, plusieurs fois dans la nuit.
Elle se réveillait, plus fatiguée au matin que le soir d'avant.
Et même si sa vivacité s'accentuait avec le jour, des grandes cernes assombrissaient son regard et son corps devenait de plus en plus faible.

Son père décida alors de lancer un défi :
Celui qui réussirait à endormir la princesse serait couvert d'or.
Une seule et unique tentative était autorisée.

Le lendemain de la proclamation du défi, une foule de gens, jeunes et moins jeunes, se pressa au château.

La princesse observait le manège par la fenêtre, espérant  qu'un miracle se produirait.
Elle avait le coeur qui s'accélèrait au moindre mouvement.
Elle regardait les étendards, les chevaux, les carosses...
Elle décida d'aller étudier ça de plus près et se rendit dans la Grande Salle, celle où chaque prétendant au défi devait se rendre.

Cachée derrière un épais rideau, elle détaillait chaque homme qui se trouvait là.
Trop grand. Trop petit. Trop vulgaire.
Pas assez sûr de lui.
Bien trop prétentieux.
Quel accoutrement ridicule.

Et, d'un coup, son regard fut irrésistiblement attirée.
Un corps svelte. Un regard sombre dans un visage tanné par le soleil.
Il était différent. A l'aise. Souriant.

Elle fut appelée par son père et dut quitter son observation, non sans regret.

Le lendemain commença la valse des prétendants.

Le premier lui fit goûter une mixture infâme qui la rendit malade.
Le second tenta de l'hypnotiser, sans succès.
Le troisième lui raconta une jolie histoire, mais il la racontait si bien, qu'elle voulut absolument savoir la fin.

S'enchaînèrent ensuite des centaines de prétendans, aux techniques plus ou moins orthodoxes.
Elle dut boire une quantité d'elixirs incroyables, regarder des pendules, écouter des chansons...
Sans réussi à dormir.

Elle n'arrivait pas à sortir de ces pensées le mystérieux inconnu.
Ce fut enfin son tour.
Il se présenta à elle, tel qu'elle l'avait vu dans la Grande Salle.
Il s'agenouilla devant elle, et récita les formules d'usage.

Il sollicita ensuite une promenade dans les jardins royaux, ce qu'elle lui accorda, bien sûr.
Ils se promenèrent, au milieu des orchidées, sans dire un mot.
Elle était intriguée.
Il rompit le silence en lui demandant si tout allait bien, elle semblait soucieuse.
Elle répondit d'un sourire.
Elle était sous le charme. Son odeur. Son regard.
Elle lui demanda ce qu'il allait faire pour qu'elle retrouve le sommeil.
Ce à quoi il répondit qu'il ne savait pas vraiment. 

Il la raccompagna au palais, sans rien dire de plus, la laissait sur sa faim, curieuse.

La valse des prétendants continua, sans qu'elle y fasse vraiment attention.
Elle était lassée de tout ce monde.
Elle cherchait sans cesse son regard.
Il n'était plus là, son tour était passé.

Chaque nuit, elle pensait à lui.
Elle ne savait rien de lui.
D'où venait-il ? Qui était-il ? Pourquoi était-il venu ?
Dans ses rares moments d'assoupissements, elle rêvait de lui.
Elle rêvait qu'il venait la chercher.
Elle rêvait les yeux ouverts.

Elle reçut une première lettre, quelque temps après.
Le mystérieux jeune homme lui avouait son amour brûlant de la plus belle manière.
Des vers admirablement tournés louaient sa beauté.
Elle répondit, avec fougue.
S'en suivit une longue correspondance amoureuse, où ils apprirent à se découvrir.
Il ne pouvait solliciter un nouvel entretien.

Elle perdit complètement le sommeil.
L'appétit.
Elle dépérissait à vue d'œil.
Son père, inquiet, ne comprenait pas.

Sa sœur à qui elle confiait tout, décida de tout révéler à son père.
Il entra dans une grande colère.
Comment osait-elle parler d'amour, elle qui était si jeune !
Il décida de convoquer le jeune homme, afin de lui défendre de continuer cette correspondance.

Le jeune homme ne se laissa pas déconcerter.
Il exposa son amour au roi.
Il promit que les sentiments étaient réciproques et non intéressés.
Le roi ne semblait pas convaincu.
Alors, le jeune homme proposa ce marché : Il voulait essayer d'endormir la princesse. Si il n'y arrivait pas, il promettait de cesser tout contact avec elle.

Le roi accéda à sa requête et un entretien fut organisé.
La princesse était tellement faible qu'elle ne pouvait sortir de son lit.
En apprenant que son prétendant allait arriver, elle demanda cependant à sa servante de remettre de l'ordre dans sa toilette.

Le sourire éclaira son visage au moment même où il entra dans la pièce.
Leurs yeux brillaient si fort.
Leurs coeurs battaient à l'unisson.
Elle pouvait à peine parler.
Alors, il lui raconta. Le monde dehors, les oiseaux, les fleurs, le ciel.
Il lui chanta une chanson.
Il sentait qu'elle s'apaisait.
Il la regardait avec un tel amour qu'elle se sentait unique.
Ses yeux papillonnaient.
Il caressait tendrement son front et jouait avec ses boucles blondes.
Ses yeux étaient fermés mais elle l'entendait encore.
Il posa doucement sa bouche sur ses paupières, dans un léger baiser.
Et elle s'endormit, le coeur plein d'amour, sa main dans celle de son aimé.

Elle dormit, des jours et des jours.
Se réveillant quelques heures pour manger un peu.
La convalescence fut longue.
Mais, à chaque instant, il était là, vérifiant que tout allait bien, la rassurant.

Elle reprit de l'épaisseur et semblait moins fatiguée.
Et lorsqu'elle fut tout à fait remise, elle demande à son père la permission d'épouser l'homme qui l'avait sauvé, par son amour.

Voyant sa fille comblée et en bonne santé, le roi accepta.
Les noces furent célébrées.
Elles furent magnifiques.

De cette union naquirent des jumeaux, un garçon et une fille.
Et si elle ne pouvait pas dormir, ce n'était plus pour la même raison...

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Commentaires
C
Très belle histoire, et bien racontée, tu manies les mots d'une façon admirable, on sent une longue pratique :)<br /> Bisous!
A
Je voudrais pas faire la fille trop la classe et tout, mais enlève "essais d'écriture" mais "essais" ou "écriture" parce que ce ne sont pas que des tentatives, contrairement à ce que tu penses.<br /> Si j'ai une fille, un jour, je lui raconterai ton histoire. Elle est bien belle.
H
Jolie histoire.<br /> De toi ou entendue ?
K
Trop mignon >_<<br /> Tu racontes trop bien !!<br /> Le baiser qui endort à l'inverse des histoires classiques où il réveille :)
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