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Tell me a secret
16 janvier 2009

Elle marchait.Ses bottes effleuraient le sol,

Elle marchait.
Ses bottes effleuraient le sol, presque sans bruit.
Elle avait l'air absent.
Elle pensait à la journée à venir, aux journées passées.
Elle se laisser guider par la musique.
Oh, she's only seventeen.
Elle écoutait cette chanson en boucle, subjuguée par la voix cassée du chanteur.
Elle était petite, les cheveux noirs et courts.
Elle avait la taille tellement fine que j'avais l'impression de pouvoir en faire le tour avec mes deux mains réunies.
Le vent soulevait sa robe en satin noir et découvrait ses jambes.
Elle réécouta pour la quatrième fois la même piste sur son Ipod.
Elle souriait, tristement, comme cela lui arrivait si souvent, en ce moment.
Oui, chaque journée était entachée par des larmes, des larmes de fatigue, de lassitude. Les nerfs qui lâchent.
Elle semblait si fragile.
Ses yeux en amande étaient ombrés d'une rangée de cils épais.
Mais ce qu'on remarquait surtout sur son visage pâle, c'était sa bouche.
Elle avait des lèvres charnues et d'un rose vif.
Elle avait cette beauté naturelle, celle que l'on ne peut cacher.
Elle irradiait.
Elle était là, dans cette rue, à marcher au ralenti.
Elle attendait, patiemment.

Il n'arrivait pas.
Pas encore.
Elle commençait à s'inquiéter.

Il hésitait.
Allait-il la rejoindre.
A quelques rues d'elle, il avait des questions plein la tête.
Un pli soucieux barrait son front, et ses yeux bleus s'étaient assombris.
Il s'était arrêté, en plein milieu du trottoir, il ne savait plus quelle direction prendre.
Ses larges épaules semblaient frêles tout à coup.
Sa bouche finement ourlée se pinçait.
Il enroula mieux l'écharpe, tricotée de ses mains, pour se donner une contenance.
Il commença à compter.
Les voitures.
Les panneaux.
Si c'est pair, j'y vais.
Sinon.
1. 2. 3. 4.

Il égrenait les chiffres dans sa tête, comme une litanie.
Il ne savait plus.
Il l'aimait tellement.
Mais tellement mal aussi.

De son côté, elle ne cessait de regarder sa montre.
Elle regardait les aiguilles continuant leur course folle.
Elle perdait espoir.
Encore dix voitures et j'y vais.

Et plus de cent voitures plus tard, elle était là, encore.
Elle ne pouvait pas concevoir qu'il ne vienne pas.
Ils s'aimaient si fort.
Ils devaient apprendre à se séparer, à s'aimer mieux.
A se supporter.
A ne pas se détruire.

Il s'était enfin décidé à la rejoindre.
Elle ne pouvait pas le voir arriver.
Il lui prit la taille, lui murmura quelque chose à l'oreille.
Il lui baisa le cou.
Leurs mains se pressaient.
Elle se retourna.
Ils se serraient l'un contre l'autre.
Chacun savait.
C'était bientôt fini.
Pour l'instant, ils étaient là, ensemble.
Leurs coeurs battaient à l'unisson.
Leurs larmes commençaient à couler.

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Commentaires
K
Quel suspens... quelle tristesse... Quel romantisme...<br /> On dirait un drama, sauf que là c'est réel.<br /> J'adore ! :)
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