Comme une envie de vacances

C'était vendredi. Pour l'anniversaire de Marion.
On était au DelMon. Comme d'habitude, j'regarde les gens qui passent. Quand j'le remarque. J'le trouve beau.
Nos regards se croisent. Il monte les escaliers. Se retourne une fois, j'le regarde toujours. Se retourne deux fois, j'lui souris franchement. J'ai passé la soirée à le chercher des yeux. Il a passé la soirée à monter et à descendre ces escaliers. Et puis, ils ont décidé de partir. J'me suis dit que j'allais encore rater un truc, à cause de ma timidité. Il était dehors, en train de fumer sa roulée. J'suis sortie la dernière, j'lui ai souri, encore. Parce que je sais faire que ça, tu vois. J'sais pas engager une conversation. Il m'a tendu la main, et son numéro avec. J'l'ai mis dans la poche arrière de mon jean et j'suis partie. 

C'était samedi.  J'ai hésité. Le rappeler ? Lui envoyer un texto ?
Je ne pouvais pas ne rien faire. Alors, un texto.
Je l'ai revu samedi soir, en terrasse d'un café.
J'le trouve toujours aussi beau. J'suis pas trop à l'aise, j'ai pas l'habitude de faire ça. Mais il essaie de me rendre moins timide. Il a 25 ans. Il fait de la musique. Me dit qu'il me trouve jolie. J'me détends un peu. Il a froid. J'dois rejoindre les autres. Alors, j'l'accompagne  jusqu'au DelMon. Il me prend dans ses bras, j'me laisse faire. C'est moi qui me penche vers lui, lui qui m'embrasse. Et je souris intérieurement. Sans croire à ma chance. Ses mains sont chaudes et douces.
J'me laisse porter. Si longtemps que personne ne m'a pris dans ses bras. Et j'sais qu'il n'y aura aucune conséquence.
Ne rien espérer, ne pas m'attacher.
Il s'en va dans 3 semaines à LA. Et même si il restait, il ne cherche rien. Rien de sérieux, ou même rien du tout.

C'était hier soir. J'ai hésité sur ma tenue. Ai enfilé ma robe noire. Celle qui se déboutonne facilement.
J'suis allée jusque chez lui. Presque sans appréhension. Ses parents étaient là.
On est allés à Palavas. J'me sens bien avec lui. J'vois les choses autrement. J'détestais Palavas. Et puis, j'ai trouvé que c'était joli. Etre là, avec lui.
J'ai envie de l'embrasser. J'ose pas.
Et puis finalement c'est lui qui m'embrasse. J'me sens tellement bien. J'ai l'impression que c'est parfait.
Il sent bon. Il a la peau mate. Les yeux bleus. Cette attirance pour les yeux bleus que j'ai, c'est fou. J'pouvais pas le savoir quand j'l'ai vu au bar.
On rentre chez lui. J'me sens en confiance. J'me sens désirée et j'aime ça.
J'aime son corps. On sent qu'il prend soin de lui. Qu'importe. Sa peau est douce. Ses mains sont chaudes. Il sent l'été. Il sent les vacances. Il a soif de voyages. Il était un an à NY, quelques mois à Berlin. Seulement quelques mois qu'il est en France, mais déjà, il ne tient plus en place.
J'me laisse faire. Je n'ose pas, mais je suis plus que consentante.
Il sait dire les mots qu'il faut, mettre ses mains pile là où j'veux.
On s'embrasse longuement. J'aime le contact de ses mains, de ses lèvres sur moi.
Je m'enivre de son odeur.
Il a les hanches étroites. Il est fin mais musclé.
J'reste longtemps dans ses bras.
On fait l'amour une première fois. Puis une deuxième.
Et c'était juste trop bon.
Je réalisais pas à quel point ça m'avait manqué.
Et c'était sans doute la meilleure nuit d'amour que j'ai passé. J'pense pas que lui puisse en dire autant.
J'sens que des centaines de filles ont défilé dans ses bras. Qu'importe. Tout est clair depuis le début. J'ai juste besoin de ses mains, de ses lèvres, de son corps.
J'passe la nuit à toucher son corps. Sans me lasser.
J'lui dis que j'le trouve beau. Il me sourit. Ce sourire, putain.
On a traîné au lit un peu ce matin. Puis j'suis partie.
Sans trop d'espoir de le revoir.

Mais c'était comme un énorme rayon de soleil. Comme une énorme bouffée d'air frais.
Comme un avant-goût des vacances.
Et j'me sens bien.  

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[Helma]

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