Alternance

J'suis bien, j'suis mal. 
Cela dépend du moment de la journée.
La nuit, c'est le pire.
La journée, le moment où je pense le moins...

Et là, j'suis ultra mal.
Comme tous les soirs, j'fais de la merde. J'en suis consciente mais ça ne sert à rien. Je n'ai pas envie de changer pour le moment..

J'suis fatiguée. J'ai envie de me jeter dans les bras de quelqu'un et de me laisser faire.
De pleurer, de me faire consoler, de me faire aimer, aussi.
J'me sens seule.
Même si les gens m'entourent.
J'aime pas l'air condescendant qu'on prend pour me parler.
"Mais pourquoi tu as fait ça ?"
Parce qu'au moment où je l'ai fait, j'ai pas trouvé ça con.
Une fois la connerie faite, oui, j'ai trouvé ça con.
J'aime pas qu'il me renvoie son bonheur à la gueule. J'aime pas recevoir un texto commun. J'aime pas recevoir un cadeau aussi impersonnel. J'aime pas. J'veux plus le voir pour l'instant. Son indifférence me fait trop de peine. Je veux l'oublier, tout simplement. Tout doucement.
On me dit de ralentir avec Paul, aussi. JiBé me dit qu'il faut que j'arrête, il me dit qu'il a peur que je souffre. Mais je souffre déjà. J'ai déjà mal. Il ne se passera jamais rien entre nous mais j'ai envie d'y croire. Je ne sais pas trop pourquoi. J'imagine ce que ça pourrait être entre Paul et moi, le soir avant de m'endormir. J'm'endors apaisée. Mais je ne le reste jamais très longtemps. Réveils trop fréquents en pleine nuit. Réveils en sursauts. Sueurs...
Le matin est presque un soulagement.

Montréal. Dublin. Londres. Sydney. Tout ça me fait de l'oeil. J'me renseigne, j'voudrais partir un an, six mois, la vie entière peut-être. Justine a l'air intéressée, ce serait cool qu'on parte ensemble.

Bientôt la fin des études. J'avance doucement ma thèse, j'ai écrit une dizaine de pages. Il faut que je m'y mette sérieusement.

Un point positif ? J'ai repris la danse classique, lundi.
Au moment même où je suis rentrée dans la salle, où mes chaussons ont frôlé le parquet, j'ai su que c'était une chose bien. La barre m'attendait. Marie-Line était là. Je n'avais plus qu'à me souvenir. Première. Demi-plié, grand plié... La musique a remué quelque chose en moi. Les mouvements reviennent doucement, et ça fait tellement de bien. J'me sentirais presque gracieuse...

J'voudrais un câlin ce soir. Je dis ça depuis des mois...
J'en ai marre de dormir seule. J'trouve ça déprimant. 

Comments

[Blonde]

Hey. That's it darling. Si tu veux pas grandir, tu peux pas.
Mais je te comprends. Je vis la même, je fais la même. Manu et moi, c'est un long déchirement depuis plus de 365 jours. On s'aime comme on se déteste, et les deux sont au paroxysme de la violence. Et tous les soirs je m'endors en nous rêvant réunis. Alors je te comprends. Je te comprends tellement.

Tellement.
Courage. Il y a ce moment, ce moment qui t'attend où tu comprendras et où tu amorceras un long et douloureux changement. Je pense que chacun est maître de son destin. Alors, vas-y, cours, vole, donne-toi à fond ! Ne sois pas passive dans ta vie mais fonce ! Enfonce les obstacles et défonce toi pour cette putain de thèse, bouge, vole, voyage !

Vis.

( Et oui je suis complètement sous l'emprise du whisky-coca, mais on ne dira rien à personne.)

Moi aussi j't'embrasse. Camarade.